Assemblée d'Automne 2016
à Aureilhan le 28 septembre


Intervention du Président de la Ligue 65
1866 : La Ligue de l’Enseignement était créée.
1946 : La fédération des Œuvres Laïques des Hautes-Pyrénées était créée.
2016 : Nous fêtons à la fois les 150 ans de la Ligue et les 70 ans de la Ligue des Hautes-Pyrénées.
Pour aujourd’hui, à l’Assemblée d’Automne, il nous a semblé utile de faire le point sur la situation de la Vie Associative aujourd’hui.
Le monde associatif fait vivre, doit faire vivre une façon de satisfaire les besoins collectifs ; il en a la possibilité car il implique les citoyens. Il porte les espoirs et sait user de ses capacités critiques.
Notre société connaît une crise de la représentation ; une défiance dangereuse s’installe. Aussi, la société civile, et donc le monde associatif, doit s’exprimer davantage. Leur pertinence a autant de valeur que celle des dits experts qui, à tous les échelons, nous indiquent les voies à suivre et cela au nom d’une pensée unique qui ne supporte plus les diverses alternatives possibles.
Il faut dire aussi que l’amoindrissement voulu et calculé de l’impact des Services Publics ne nous aide pas. Le recours de plus en plus important aux services privés vient fausser la donne. Et le monde associatif est sommé d’appliquer le modèle du marché. Nous assistons, là, à une profonde régression politique. Nous devons affirmer haut et fort que l’Education populaire construit, co-construit des connaissances pour agir d’une manière désintéressée et pour répondre à l’Intérêt Général.
Si nous agissons, c’est que nous ne voulons pas subir la vie, nous voulons la penser aussi, et l’organiser. Et pas en marge de la société, mais au centre.
Alors, il est temps de nous adresser aux Elus républicains et de leur rappeler que la crise démocratique s’approfondit, que la relation des gouvernants et des gouvernés doit être repensée. La construction des politiques publiques doit être davantage ouverte aux acteurs de la vie sociale, économique, culturelle, sportive.
Sinon, nos idées, nos actions, nos volontés citoyennes seront ignorées et nous serons réduits à entrer dans quelques créneaux ; nous serons seulement appelés comme des réparateurs sociaux. Et nous perdrons notre âme.
Disons haut et fort que la démocratie ne se réduit pas à l’usage, de temps en temps, du suffrage universel. La citoyenneté ne se décrète pas : elle s’organise, elle se construit, a-t-il été rappelé au Congrès de Strasbourg.
Vous savez que des pans entiers de nos actions sont tournés vers l’Ecole publique. C’est la volonté, en particulier de la Ligue 65, alors que nous savons bien qu’il nous faut calculer un coût très bas de nos actions si nous voulons que le système d’Education reste égalitaire. Mais nous sentons des tensions, des inquiétudes auprès du personnel enseignant. Elles portent sur l’organisation du système éducatif, sur ses orientations. Et nous voyons bien que notre école n’est plus émancipatrice.
L’articulation du Service Public d’Education avec les Mouvements Complémentaires de l’Enseignement Public n’apparait plus naturelle.
Concernant la position de notre fédération voyons bien que nous défendons une indépendance, une autonomie et qu’en même temps nous recherchons une alliance porteuse et dynamique avec les Institutions et les Collectivités territoriales. Nous recherchons une indépendance dans l’inter-dépendance.
Nous voulons une vie associative et fédérative qui peut participer à regagner le sentiment de confiance, un sentiment de confiance nécessaire au vivre ensemble. Ce qui tue la confiance, c’est l’absence des institutions dans les lieux de vie, c’est l’éloignement des personnes, c’est le repliement, c’est la peur de l’autre. Vous savez autant que moi que dans nos actions, nous nous heurtons à ces comportements problématiques.
Il nous faut rétablir un rapport vrai à la parole. Notre société a un besoin urgent d’hommes et de femmes d’opinion ; a grand besoin de paroles fortes, ouvertes. C’est l’enseignement que nous avons tiré au dernier Mai du Livre. Inscrivons-nous positivement avec nos activités sociales, sportives, culturelles à l’opposé des poisons populistes qui envahissent outrageusement nos médias pour diviser, stigmatiser et honnir.
Faisons, comme le recommandait Jean Macé : « Laissons au vestiaire nos différences pour construire notre avenir sur le commun ».
René TRUSSES
Président de la Ligue 65

Coup de chapeau à

Film à la disposition des associations, collectivités locales, collèges, lycées...
Ce film lève le voile sur un chapitre de notre roman national assez méconnu :
le rôle décisif de la société civile dans l’édification de la République. La projection sera suivie d’un débat.
Soirée proposée par la LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT DES HAUTES-PYRENEES
Prochaine projection :
Jeudi 10 Novembre 20h30, à l'OCTAVE à Vic-en-Bigorre

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